Ah John ! Toujours aussi charmeur. Bon allez un peu de courage. Il est déjà plus de minuit, c’est sûr Pierre doit dormir.
Le plus silencieusement possible elle introduit la clé dans la serrure et ferme la porte derrière elle. L’appartement plongé dans le silence est éclairé par la douce lumière d’un réverbère filtrée par les stores. Mélody se glisse doucement sous les draps et délicatement épouse le corps de Pierre qui dort en chien de fusil. Elle lui passe son bras autour de la taille tandis que dans son sommeil il lui prend la main pour la glisser entre ses cuisses. Ils restent ainsi enlacés. La tête contre sa nuque, elle respire son odeur et se délecte du contact de sa peau, de tout son corps. Sa respiration est régulière et rassurante. Elle s’endort le sourire aux lèvres. Pour elle cette intimité n’a pas de valeur. Elle est capable de donner son corps dans le plaisir avec un inconnu, mais l’abandonner dans le sommeil c’est rare. Le partage de cette intimité représente pour elle bien plus que l’acte sexuel. C’est une connivence qui va bien au-delà du plaisir. Elle ne peut pas dormir avec n’importe qui et elle se sent bien tout contre lui. Le temps s’efface, les doutes s’écartent, les corps se fondent dans cette étreinte charnelle et innocente. Le rythme de leurs respirations est à l’unisson et leur sommeil est bercé par cette douce musique.